Le premier contact

C’est un lundi soir du mois de septembre 2022. Mon téléphone sonne et affiche « Appel transféré de Loisir sport Outaouais ». Je laisse sonner, après tout : c’est vendredi soir, mais j’écoute toute de même le message : 

« Bonjour Madame Chouinard, je m’appelle Dianne. J’aimerais connaître vos disponibilités pour une rencontre : on souhaite développer la ringuette dans l’Outaouais ».

Elle me laisse son numéro de téléphone pour la rappeler. Je la contacte dans les jours suivants pour discuter : Dianne est secrétaire, registraire et cédulaire, tout ça bien évidemment bénévolement, à l’Association régionale de ringuette de l’Outaouais — l’ARRO comme on dit dans le jargon. Elle m’explique qu’ils veulent aller tâter le terrain dans la Petite-Nation, question de voir s’il y aurait de l’intérêt chez les jeunes pour une offre récréative et compétitive de ringuette. 

On se rencontre dans les semaines qui suivent : on jase des financements disponibles, des arénas dans le secteur, des personnes contacts pour initier des partenariats, de leurs habitudes et de leurs modes de fonctionnement, des leviers qu’ils ont à disposition. Dianne avait déjà ses contacts avec Claude pour l’aréna de Saint-André, je lui parle un peu d’Hugo et de son aréna à Thurso. À la mi-novembre, l’ARRO est prête à déposer son projet dans le programme financier Plaisir de bouger, elle prévoit trois activités d’initiation et de découverte au cours de l’hiver. Mais mauvaise nouvelle en décembre : trop de demandes reçues pour l’enveloppe financière disponible. Le projet est mis sur la glace (dans le sens d’une pause, pas dans le sens où les futures joueuses de ringuette sont sur les glaces d’arénas).  

On continue d’avancer

On convient de se relancer au printemps, après leur saison forte, pour explorer les alternatives. Je la relance donc en début mai question de voir s’ils souhaitent toujours aller de l’avant avec le projet. On repart donc la machine, avec une approche plus globale qui permettra à la fois d’évaluer la pérennité du projet dans la MRC de Papineau et son exportabilité dans les autres MRC rurales de la région.  

Le projet fait donc à la fois office d’étude de marchés et de projet pilote. Mon accompagnement se transforme à ce moment-là en coaching. On en profitera pour évaluer le potentiel de participation sociale dans le projet, on développera les outils de planification, d’organisation et d’évaluation qui permettront d’assurer un suivi et de documenter la mise en œuvre du projet. À partir de ce moment, Sarah se joint à Dianne et moi, on se rencontre, en soirée, aux deux semaines. Je les aide à évaluer leurs besoins en matière de ressources, humaines, matérielles et financières, à identifier des leviers et des opportunités, à développer la stratégie marketing, les processus administratifs, les seuils de continuité au projet, les techniques de mobilisation de la communauté locale. 

Et aujourd’hui?

En date d’aujourd’hui, l’ARRO a terminé sa phase d’idéation, de conception et de planification et entame sa phase de préparation et de mobilisation des ressources, en vue d’une réalisation à l’automne et à l’hiver.  Si vous avez envie de suivre de près le projet, je vous invite à vous abonner à leur page Facebook et à leur écrire à info@ringuetteoutaouais.ca si vous souhaitez être informés des activités d’initiation qui seront prévues ou si vous savez envie de « travailler fort dans les coins » avec la gang de l’ARRO pour permettre la réalisation du projet 

Et finalement, à la question « Comment déployer sa discipline sportive en milieu rural sans se fatiguer », je vous dirais que Loisir sport Outaouais est là pour ça ! Nos expertises peuvent vous faire économiser du temps dans les phases de planification, de conception, de mobilisation et d’évaluation du projet. C’est un complément incontournable à votre expertise de gestion et de développement du sport et des athlètes !  

En soi, notre expertise pour le développement rural du loisir est un atout pour le développement sportif, la majorité des disciplines sportives de l’Outaouais étant concentrée à Gatineau. Un organisme sportif qui n’évolue dans un partenariat municipal qu’avec la 4e plus grosse ville du Québec, se retrouve dans une dynamique bien différente lorsqu’il souhaite travailler avec des municipalités rurales de moins de 5000 habitants.  C’est jusqu’à présent, un peu plus de 15 heures de coaching et de recherche qui ont été offertes par Loisir sport Outaouais à l’Association régionale de ringuette de l’Outaouais, pour un projet qui sera (certainement !) une source de mouvement pour les jeunes filles de la Petite-Nation. 

Céline Forget est la lauréate régionale de la 30e édition du prix du bénévolat en loisir et en sport pour la région de l’Outaouais.  Ce prestigieux prix est une initiative du ministère de l’Éducation en collaboration avec les unités régionales de loisir et de sport, le Conseil québécois du loisir, la Corporation Sports-Québec et l’Association québécoise du loisir municipal. Il s’agit de la plus haute distinction remise à une personne bénévole impliquée en loisir et en sport au Québec. Il est remis annuellement à des gens dévoués et créatifs qui offrent généreusement leur temps et qui consacrent leurs talents au développement du loisir et du sport ainsi qu’au bien-être de la population québécoise.  Le Ministère rendra un hommage aux lauréates et lauréats au cours d’une cérémonie qui aura lieu à Québec, le 25 novembre 2022.

Pour les gens qui vont vous découvrir, pourriez-vous vous présenter?

Je suis Céline Forget, je suis née à Montréal. Je suis arrivée dans la région, à Saint-André-Avellin en 1979 et j’habite à Montebello depuis deux ans. Depuis que je suis ici, j’ai fait beaucoup de bénévolat dans plusieurs domaines, mais surtout en culture.

Quelle a été votre première implication bénévole dans la Petite-Nation?

Le premier mandat de bénévolat sérieux était à Musique en août. J’ai été la présidente du conseil d’administration durant 7 ans. C’était excitant et j’ai appris beaucoup sur le fonctionnement des conseils d’administration, comment travailler en groupe. Et j’en apprends encore, c’est passionnant!

Vous avez fondé le Centre d’action culturelle de la MRC de Papineau. Pouvez-vous nous en parler un peu ?

À l’époque, en 2007, j’étais présidente de la Table Culture du CLD de Papineau. Avec l’aide de Marie-France Bertrand, qui est agente de développement culturelle à la MRC de Papineau, mais qui était au CLD à l’époque, nous avons donc décidé de débuter le projet du Centre d’action culturelle de la MRC de Papineau, un projet que nous avions à cœur depuis longtemps. C’était aussi une volonté du milieu culturel depuis plusieurs années. Nous avons ouvert dans un petit local sur la rue St-André. C’était tout ce que nous pouvions nous permettre à l’époque! Mais si nous n’avions pas pignon sur rue, le projet n’allait jamais voir le jour. Je suis donc devenue présidente du CA du Centre d’action culturelle de la MRC de Papineau !

Vous avez aussi fondé le ciné-club Cinémaboule. Qu’est-ce que c’est ?

C’est un ciné-club qui présente des films récents de qualité au grand public de la Petite-Nation. Avec un groupe d’amis, nous avons fondé ce ciné-club car l’un d’entre nous avait rencontré une personne de l’Association des cinémas parallèles du Québec (ACPQ). Il avait parlé d’un réseau de cinéma parallèle et ça nous avait allumé. Je siège au CA de Cinémaboule depuis la fondation. Il y a 15-20 ans, j’assistais à ma première assemblée générale de l’ACPQ. J’ai été élue au conseil d’administration! Je viens juste de quitter mes fonctions, dont celle de présidente, que j’occupais depuis environ 7 ans.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire du bénévolat et de vous impliquer autant?

Je voulais être active socialement et je ne voulais pas faire de politique. C’est ma façon de faire avancer les choses dans ma société, dans mon petit monde. J’ai toujours été attirée par la culture et les arts, cette façon de s’exprimer et de communiquer.  Ça m’enrichit beaucoup, ça m’apprend, ça me tient vivante.

À votre avis qu’est-ce qui fait un bon bénévole?

Je pense que c’est quelqu’un qui essaie de comprendre son rôle, le milieu dans lequel il évolue, d’en comprendre les enjeux et les objectifs. Une personne qui ne craint pas de s’exprimer et donner ses idées ; de recevoir aussi celles des autres. C’est un échange !

Au quotidien, qu’est-ce que vous apporte le bénévolat?

Le bénévolat me permet de rester en contact avec des gens. Ce contact avec eux, le côté humain, est primordial. J’ai beaucoup appris sur le fonctionnement en société et j’apprends encore !

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris que vous étiez la lauréate du Prix Dollard-Morin ?

J’étais très surprise et impressionnée par la lettre de la ministre Isabelle Charest. J’étais contente et très gênée. Ce n’est pas parce qu’on fait du bénévolat et qu’on rencontre beaucoup de gens qu’on a le goût d’être au premier plan! Mais je suis très reconnaissante.

Que diriez-vous à un futur bénévole, à celles et ceux qui ont envie de se lancer à faire du bénévolat ?

C’est tellement enrichissant, il faut y aller avec humilité et aussi avec un don de soi même. L’humilité ouvre la porte aux confidences, aux échanges. Il faut demeurer soi-même et être humble. C’est se battre pour une cause et ça permet de faire avancer les choses. On ne le voit pas nécessairement à court terme, mais quand je regarde les 30 dernières années, oui, on a fait bouger les choses !

Un mot de la fin ?

Le bénévolat c’est une grande partie de ma vie, que je ne regrette pas et que je ne regretterai jamais. J’encourage les gens à en faire. C’est aussi, sinon plus enrichissant qu’un travail. C’est un don à notre société et à notre entourage. Ça n’a pas de valeur !

Merci Céline pour cet entretien!

Céline Forget est une personne créative, enthousiaste, persévérante et rassembleuse, une bénévole assidue et une créatrice d’impact. Grâce à son leadership, elle offre une multitude d’activités culturelles de qualité à ses concitoyens ! Loisir sport Outaouais est fier de souligner sa lauréate régionale. Félicitations Céline !

Propos recueillis par Lyne Massicotte, Coordonnatrice de programme chez Loisir sport Outaouais