
Le Relais Plein Air du parc de la Gatineau s’est imposé en Outaouais et rayonne dans la province comme un modèle inspirant en matière de services inclusifs et adaptés. Le partenariat dans le cadre du programme provincial circonflexe a permis à ce site de plein air de développer davantage l’offre inclusive grâce au prêt d’équipement gratuit aux québécois et québecoises. Cette année ce centre de plein air a reçu deux nominations prestigieuses au niveau provincial :
- Prix Excellence Tourisme 2025 dans la catégorie Tourisme accessible de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, qu’il a remporté le 25 septembre 2025.
- Prix Excellence plein air 2025 en Développement et Innovationd’Aventure Écotourisme Québec.
Le Relais plein air est un espace où chaque personne, peu importe sa condition, peut vivre une expérience complète, grâce à une vision claire, une collaboration humaine forte et une volonté constante de repousser les limites de l’accessibilité.
À travers cette entrevue avec la directrice générale Marie-Josée Cadieux et la coordonnatrice d’expériences inclusives Marie-Pier Bouladier nous allons explorer les clés de ce succès : la mise en place d’une vision et d’infrastructures adaptées, les défis liés au financement, l’importance de pérenniser les services d’accompagnement, et enfin, les conseils pour les organismes et municipalités qui souhaitent suivre cette voie.Leur parcours nous rappelle qu’inclure, ce n’est pas seulement fournir de l’équipement, mais offrir un accompagnement, une expertise et une expérience humaine riche qui transforme réellement la pratique du plein air.
Quelle est la clé du succès qui fait du Relais Plein Air un vrai modèle d’accessibilité, ayant au cœur de sa mission les services inclusifs adaptés?
C’est d’abord une vision claire. Nous avons adapté nos lieux pour accueillir cette clientèle et obtenu des subventions pour les équipements adaptés – un processus exigeant malgré son apparente facilité. Le vrai défi, c’est que les projets pour les personnes en situation de handicap ne se mesurent pas en volume : l’accompagnement peut nécessiter un ratio de 1, 2 ou 3 pour 1. Monter des dossiers de financement dans ce contexte demande énormément d’acharnement et de persévérance.
Notre grande force est la collaboration humaine : une coordonnatrice attitrée au dossier devenue consultante, des partenaires engagés, une équipe d’accompagnateurs et une programmation inclusive pour initier les participants à la pratique du plein air et l’utilisation des équipements adaptés
Comment réussir à monter des demandes de financement, sachant qu’elles sont habituellement axées sur le volume?
Cela demande beaucoup d’éducation, de sensibilisation et de documentation. Il faut travailler avec des partenaires capables de « traduire » les besoins, d’appuyer les demandes à travers des gens qui partagent notre vision et nos valeurs basées sur l’inclusion et le potentiel humain de tous les individus afin de faire accepter des projets hors normes. C’est amener les gens à connaître, comprendre et accepter une réalité trop souvent méconnue et ignorée.
Il faut aussi savoir comparer des pommes avec des pommes, car les personnes handicapées représentent 27% de la population générale. Dans ce contexte, il est exceptionnel d’avoir par exemple près de 600 participations aux activités en 2024. Les chiffres sont bons pour ce qu’ils sont lorsqu’ils sont mis en contexte dans la réalité qui nous concerne. Sans compter le fait que le service mérite encore d’être connu et que celui-ci prend de l’expansion d’année en année.
Comment pérenniser les subventions afin de poursuivre l’offre centrale d’accompagnement, maintenant que vous avez les équipements et que ce service doit rester gratuit?
Grâce à la sensibilisation, la persévérance et la visibilité. Nos deux nominations à des prix cette année vont venir appuyer nos demandes et représentations. Cette reconnaissance provinciale nous motive à continuer de travailler dans la direction de l’inclusivité et accessibilité mais il nous faut aussi des budgets récurrents. Nous avons pu développer le volet inclusif avec l’impulsion du programme circonflexe et nous allons poursuivre nos démarches de financement et cogner à de nouvelles portes, car le plein air, c’est aussi de la prévention en santé – et cela mérite un soutien durable.
Pour un organisme ou une ville qui souhaite développer des services comme le Relais Plein Air, quel serait un facteur clé de succès?
S’associer à une expertise spécialisée en services inclusifs adaptés, capable d’offrir de la consultation et de l’accompagnement pour développer ce type d’offre.
Il est important de voir le tout comme un projet global, transversal dans toute l’offre de service de l’organisation et ceci demande autres que les aménagements la formation de tout le personnel à l’inclusivité car l’achat d’équipement est une étape importante mais qui n’est pas suffisante dans ce processus de rendre un site de plein air inclusif.
Consultez le site du Relais plein air du parc de la Gatineau : Relais inclusif – Relais Plein Air




















































